dimanche 15 septembre 2024

La lumière des cyclones...

 

Ce soir, au couchant, cette lumière si particulière…
Lorsqu’un cyclone approche, elle irradie toutes choses
Même les visages, même les pierres… de l’intérieur
 
Là, elle ne touchait que les verts tendre des lianes chouchou
Et les longs cheveux des cannes fourragères
En une paix si grande, si bienveillante.
 
Dans les champs, j’ai cueilli quelques brèdes pour la soupe
Avant d’habiter sur cette île, je ne connaissais pas
Toutes les extrémités des rampants
Chouchous, courges, courgettes, patates douces...
Délicieusement comestibles, sautées ou dans les bouillons
Aussi les jeunes feuilles de manioc
A cette récolte j’ai rajouté quelques feuilles de plantain
Sur la terrasse, épluchage, avec amour
Comme tout ce qui se fait le cœur tranquille
Les chiens mais aussi les chats étaient là
La cocotte chuchote doucement
Les grillons chantent
Un petit vent
Vous laissez
Douceur...

 

 
Dee Nickerson
 
 

Le passage entre deux mondes

Quand tu es partie, au bout de cette longue nuit
Tout est là, en moi
Tout est là, parce que le témoin était là
Il suffit que je monte sur ce fil invisible
Et j'y suis...

Tu étais entrée dans ce qu’on appelle l’agonie
Les yeux fermés, le souffle tenu serré dans le râle
C’était la nuit
Derrière la fenêtre, la silhouette de grands arbres.

Ils avaient organisé ce temps de ton agonie
Pour plusieurs jours, plusieurs nuits, un relais
Cette première nuit, c'était mère et moi
A ton chevet
Ils ne savaient pas, ne sauront jamais
Que c'était encore toi qui décidais
Cette force était en toi
Et les leçons tu les donnais d'une  façon magistrale
« Regarde petite ! »
Et je regardais... et je regarde encore
C'est cela Voir.
 
Ta respiration comme une vieille locomotive
Tchouuu... tchouuu...
Inconsciente, c'est ce qu'on dit
Mais comme tu étais là !
 
Dans un coin de la chambre
Mère et moi, nous avons parlé
Comme jamais nous ne l'avions fait
Sauf peut être, quand elle me faisait des confidences
Alors que je n'étais encore qu'une enfant
Et qu'un jour, elle a cessé de le faire.
 
Dehors, par la fenêtre, de grands arbres
Noirs, immobiles, silencieux
Puis, avant l'aube, juste à la pointe du basculement
Un vent venu, je ne sais d'où, de bien loin sûrement
Les arbres ont gémi
Et j'ai dit : « C'est la fin »
Mère s'est affolée
Nous nous sommes rapprochées de ton lit
Et n'avons plus rien dit.
 
On dit le dernier souffle
Mais c’est faux
Il y a plusieurs derniers souffles
Ils te crurent partie
Qu’il fut grand leur effroi
Lorsque ton corps expira
Le niveau des énergies subtiles.
 
Ils étaient comme des enfants apeurés
S’accrochant à un "je vous salue Marie"
Comme le naufragé s’accroche à une planche
Dans l’immensité d’un océan en furie.
 
Je fus la dernière, à te parler
Par-dessus ce vent de panique 
« Va, petite grand-mère, ne crains rien, va ! »


Merci à tous


Julie
La peur de la mort est justifiée, il me semble.

Miche
La peur de la mort ?
Alors que la main de l'homme la donne si facilement à autrui, les animaux, l'ennemi !
Où je vis, encerclée de mangeurs de viande, cela ne cesse jamais, qui de la poule, qui du cochon, et les cris de ces bêtes qui ne veulent pas mourir.
Ils aiment ça, donner la mort, manger la chair morte !
S'ils ont peur, ce n'est que de leur propre mort, avec l'image qu'ils s'en sont faite, en leur corps et en leur esprit.

Ariaga 
Il n'y a pas de mots pour dire ce que je ressens à te lire.

Mémoire du silence 
"Quand je rentrais en moi, je n'y retrouverais rien :
Là où tout était sombre, un grand soleil tournait
Là où tout était mort, une petite source dansait
Une femme si menue qui prenait tant de place
: je n'en revenais pas."
C. Bobin / Une petite robe de fête




samedi 14 septembre 2024

De la brèche

 

Vous rêvez de rentrer à la maison, le grand retour à la source.

C'est rigolo, parce que je ne rêve pas du tout de retour. 
La source est là en moi, où que j'aille, qui que je sois
Sur le fil du temps qui passe et lui, le temps, ne passe pas. 
 
Si bien que je ne rêve que de ce qui est
Dans ce flottement en moi, si doux, si intense, si vivant
Et dans cette brèche qui s'ouvre...
 
Je vois le sourire de l'ami si beau, transparent
Tout est là... 
Je suis mon rêve, parfaitement dans cette ouverture.
 
 
 
 
Ulla Thynell
 

Prédictions


Autre chose se donne à comprendre
Cet inconfort des états d'angoisse
Au regard de la situation, en particulier
En générale, proposent une préparation.

C'est qu'il va falloir tenir le coup
Embarqués sur un océan déchaîné
Ça va tanguer !
Les outils d'avant ce temps plus aucune utilité.

 

Mathieu Lauffray
 

A toi, Vanessa

 

Petite cousine...
Cancer généralisé
Ils ont fini par te mettre en comas artificiel
Tu souffrais trop, ils ont dit cela
Euthanasie que ne dit pas son nom.

30 ans, un fils de 10 ans, plus de compagnon
Bien sûr tu as lutté, je comprends
Nos enfants nous ne voulons pas les abandonner
Tant qu'ils ont besoin de nous.

Tu as lutté, acceptant tous les traitements
Armes de guerre, et ta guerre était perdu d'avance
Juste les souffrances
Tu es partie, que ton âme soit en paix.


Jin Yu 

vendredi 13 septembre 2024

Du passage

 

Je t'ai inventé, non à partir de rien
Effluves rencontrant des attentes profondes
Non pour quelques accomplissements
Passage, passage !

Tout est passage
Vers un horizon jamais atteint
Que la mort traverse
Sans retour, sauf à se perdre
Dans l'entre deux mondes.
 

 

 
W. C. Walker
 
 

Ciel et terre


Le ciel colore l'océan et les montagnes
Si la montagne met son habit de deuil
Sous la couverture des nuages
L'océan bleu, limpide, étincelant
Chargé, changé en eaux boueuses.

Je pensais que des pluies ayant raviné les hauts
Dévalant les ravines, se jetant dans l'océan
Y déversant des alluvions, mais il n'a pas plu
La saison sèche porte bien son nom cette année.

Ces eaux changée par la qualité du ciel
Changent-elles de nature ?