samedi 9 novembre 2024

Moineau et Moinette


Ils sont, tous les deux, perchés sur la tige d’une feuille de papayer.
Je les remarque au moment où Moinette sautille pour se rapprocher de lui pour ce mouvement d’éloignement du petit mâle.
Une fois encore elle tente l’approche, une fois encore il s’éloigne.
Elle semble accepter cette distance indiquée par Moineau, et la voilà qui se met à gazouiller, elle lui parle en son chant, c’est certain.
Lui se lisse les plumes, enfonce son bec dans son poitrail, tellement occupé, qu’il ne semble même pas l’entendre.
Brusquement Moinette s’envole à tir d’ailes et dans le même mouvement il la suit.

Je ris : « Il a l’air malin, celui-là ! ».
Mais … c’était tellement simultané
Comme s’il attendait qu’elle bouge pour bouger
Comme si, dans juste distance admise
Ils ne faisaient qu' UN.
 
 

vendredi 8 novembre 2024

Dans cet arrêt


Alors, je t'ai rejoint
Une sorte de Causse, terre pierreuse
Parfumée d'ocres, d'herbes sèches
Ciel bas touchant la roche.
 
 
 
Merci

 

Neti, neti

 

Ni récompense, ni punition
Ayant renoncé à l'une tu renonces à l'autre
Ce renoncement met en évidence
Ce va et vient n'est autre qu'une représentation
Une construction mentale induite par un système.

Ni récompense, ni punition, te voilà libre
Qui est libre n'est à l'abri de rien
Et pourtant à l'abri de tout
Plus d'aller et retour
Le bras, la flèche, la cible.

 


 

Maladie et guérison

 

Près du jasmin, celui-là même qui souffrait de cette maladie
Envahi de fourmis
Ses feuilles se recroquevillaient
Et finissaient par dessécher avant la floraison
Il avait triste mine.
 
Près de ce jasmin, un couple de moineaux  
S’est installé dans la sous-pente du toit
Ils sont un peu bruyants ces nouveaux voisins
Piaillent après les chiens et le chat
Pénètrent parfois la maison, laissent des chiures un peu partout
 
Mais Jasmin se porte si bien ! 

 

 
 

jeudi 7 novembre 2024

Au bout du bout...


Sur le bout de la langue
Une goutte salée
Non, je ne pleure pas
Alors d'où vient
Cette goutte salée
Sur le bout de ma langue ?

 

Ici 

 


 


Cette méprise

 

Cette chose étrange que celui qui parle de la mort
La sienne, soit considéré comme une personne dépressive.
Tout, plutôt que de faire face à cette réalité
Que vivre, c'est naître et mourir.

Chanter la naissance
Pleurer la mort. 

 


 

Dans le ciel… La Plaine des Grègues


Ces nuages bas traversant en courant le trou de montagne, certains s’allumaient aux couleurs d’or.
Plus haut…
De petits moutons étincelants de blanche lumière.
Des masses lisses aux formes si étranges que l’on dirait des vaisseaux venus d’ailleurs.
Des fils étirés, traînées laiteuses dans l’azur intense des trouées.
De longues bandes, dégradé de bleu, de gris, sur la ligne d’horizon.
Ils étaient tous là.
 
Une symphonie, des notes accordées, parce que tous parlaient avec…
Avec le grand astre qui derrière la montagne descendait vers l’océan.
Quand il était bien petit, Max disait, que le soleil allait se baigner.
Oui je l’entendais, cette musique qui les rassemblait, si différents et pourtant ensembles, juste parce qu’ils parlaient avec…
 
Et puis soudain, cela cessa. Les nuages bas, gris seulement, ils courraient moins vite. L’ami solaire n’allumait plus ce ciel, chacun était là, retrouvant sa propre intimité.