- Ils
veulent rester dans la grappe ? - Oui,
tout est prétexte à cela. - L'entraide
est pourtant la loi, ici-bas. - Oui,
c'est la condition première. - On
dit aussi que tout va mal, parce qu'il n'y a pas d'entraide. - On
le dit, mais en vérité, dans cette période charnière, l'entraide
doit être dépassée. - Malheur
à qui ose dire cela. - Oui,
très mal vu par les temps qui courent.
Je
l'appelle "à gorge déployée" Tant
son chant est puissant C'est
un merle de Maurice Je
n'en avais jamais vu De
si grand, de si dodo Malgré
les chats il est ici Chez
lui, visite les toiles Tendues
entre les plantes De
la petit cour Gobe
les insectes retenus Dans
le garde manger De
ces dames, les araignées.
Son
chant est beau Vraiment,
fait sortir de la maison Trilles
qui s'élèvent aux ciels Elles traversent l'air de part en part En
des spirales de couleurs.
Quand
tu pousses cette porte C'est
une image, parce qu'en vérité Il
n'y a pas de porte Quand
tu oses le sans filet Et
ne va pas t'imaginer qu'il s'agisse de te jeter Dans
le vide de la ravine Non !
Moquerie de la raison que cela Le
sans filet, c'est aller sans les certitudes d'hier Ce n'est pas une amnésie Tu
n'as pas besoin de réapprendre à marcher Ni
réapprendre à parler, à compter Encore que parler et compter changent considérablement Quand
ils ne sont plus sous l'emprise du conditionnement passé
Donc
quand tu fais cela, sans peur, sans aucune excitation Entrer
dans le secret du secret, en toi Alors que tu n'es plus dans cette attente souffreteuse de l'autre Que
tu ne dépends plus ni des promesses, ni des jugements Ni
des « on dit », ni des « il faut que », etc. Quand
tu fais cela vraiment...
Pensais-tu
que j'allais te dire ce que tu vois (rires) Ce
que tu sens, ce que tu découvres, ce qu'il t'arrive ? Je
n'en sais fichtrement rien, je ne sais que pour moi A
toi de découvrir, ton chemin qui a du cœur Ton
chemin dans ton unicité retrouvée.
La
liberté a un coût Toutes
les personnes Et
les systèmes Qui
servent la dépendance Ne
rentrent plus en relation avec toi Être
libre Ils
t'ignorent, te croisent sans te reconnaître C'est
une indifférence totale, sans faille.
"Tout
est en moi", ce n'est pas une formule Pour
faire joli, non ! Tout
est en moi, vraiment, réellement Mais
il faudra VOIR le conditionnement Qui
dit que NON, tu dois chercher ta part manquante Et
que tu ne peux la trouver qu'en l'autre.
Il
fallait bien les marquer au fer rouge du manque Pour leur donner l'envie pressante De
faire des enfants, beaucoup d'enfants Et
voici que les enfants deviennent les bâtons De
vieillesse de leurs pauvres parents devenus vieux.
Au
passage remarquer combien on plaint les vieux ! C'est
donc que vieillir, c'est mourir, et que mourir, c'est d'un triste ! Mais
triste !
Enfin,
l'affaire est rondement menée Comme le ventre des femmes Engrossées,
comme la terre dit ! Oui
comme la terre, condamnée par toutes ces progénitures Pas
sûr qu'elles soient siennes, pas sûr !
Parce
que la terre, elle ne fait qu'Une Elle n'a surtout pas besoin des hommes Terre sauvage, libre dans ses inter-actions Violentes
et paisibles, de prédation et de soin Créatrice
toujours, si belle, si jeune, toujours Que
s'est-elle laissée séduire par cette espèce ?
Ce
qui est encore étrange c'est ce besoin d'être deux Pour
se sentir Un Donc
ne jamais être complet, unifié en soi Dans
un besoin que l'autre ne pourra jamais Jamais
contenter, qu'il est lui-même dans la recherche De
son unité au-dehors de lui.
Où
vont-ils se rencontrer ces deux-là ? Dans la foule qui va les faire s'embrasser Puis les séparer à tout jamais ? Dans
le hall d'un aéroport ?
Les
gens font comme s'ils ne se connaissaient pas Comme
s'ils étaient étrangers les uns aux autres C'est
rigolo, parce qu'en vérité ils se connaissent Mais
ils ont oublié.
Ils
ont dressés des murs, des frontières Nourris
des cultures, des langages, des différences Et maintenant se les reprocher...