mercredi 22 novembre 2017

Par les temps qui courent

- Ils veulent rester dans la grappe ?
- Oui, tout est prétexte à cela.
- L'entraide est pourtant la loi, ici-bas.
- Oui, c'est la condition première.
- On dit aussi que tout va mal, parce qu'il n'y a pas d'entraide.
- On le dit, mais en vérité, dans cette période charnière, l'entraide doit être dépassée.
- Malheur à qui ose dire cela.
- Oui, très mal vu par les temps qui courent.




Alice, oh Alice...

mardi 21 novembre 2017

A gorge déployée

Je l'appelle "à gorge déployée"
Tant son chant est puissant
C'est un merle de Maurice
Je n'en avais jamais vu
De si grand, de si dodo
Malgré les chats il est ici
Chez lui, visite les toiles
Tendues entre les plantes
De la petit cour
Gobe les insectes retenus
Dans le garde manger
De ces dames, les araignées.


Son chant est beau
Vraiment, fait sortir de la maison
Trilles qui s'élèvent aux ciels
Elles traversent l'air de part en part  
En des spirales de couleurs.




 Frédéric Lamy

lundi 20 novembre 2017

Ta souveraineté

Quand tu pousses cette porte 
C'est une image, parce qu'en vérité
Il n'y a pas de porte
Quand tu oses le sans filet
Et ne va pas t'imaginer qu'il s'agisse de te jeter
Dans le vide de la ravine
Non ! Moquerie de la raison que cela
Le sans filet, c'est aller sans les certitudes d'hier
Ce n'est pas une amnésie
Tu n'as pas besoin de réapprendre à marcher
Ni réapprendre à parler, à compter
Encore que parler et compter changent considérablement
Quand ils ne sont plus sous l'emprise du conditionnement passé


Donc quand tu fais cela, sans peur, sans aucune excitation
Entrer dans le secret du secret, en toi
Alors que  tu n'es plus dans cette attente souffreteuse de l'autre
Que tu ne dépends plus ni des promesses, ni des jugements
Ni des « on dit », ni des « il faut que », etc.
Quand tu fais cela vraiment...


Pensais-tu que j'allais te dire ce que tu vois (rires)
Ce que tu sens, ce que tu découvres, ce qu'il t'arrive ?
Je n'en sais fichtrement rien, je ne sais que pour moi
A toi de découvrir, ton chemin qui a du cœur
Ton chemin dans ton unicité retrouvée.




 Kulikaya Nadia

Toute chose a un prix, c'est parfois la liberté.

La liberté a un coût
Toutes les personnes
Et les systèmes
Qui servent la dépendance
Ne rentrent plus en relation avec toi
Être libre
Ils t'ignorent, te croisent sans te reconnaître
C'est une indifférence totale, sans faille.




"Tout est en toi " que cela te plaise ou pas ...

"Tout est en moi", ce n'est pas une formule 
Pour faire joli, non !
Tout est en moi, vraiment, réellement
Mais il faudra VOIR le conditionnement
Qui dit que NON, tu dois chercher ta part manquante
Et que tu ne peux la trouver qu'en l'autre.

Il fallait bien les marquer au fer rouge du manque
Pour leur donner l'envie pressante
De faire des enfants, beaucoup d'enfants
Et voici que les enfants deviennent les bâtons
De vieillesse de leurs pauvres parents devenus vieux.

Au passage remarquer combien on plaint les vieux !
C'est donc que vieillir, c'est mourir, et que mourir, c'est d'un triste !
Mais triste !

Enfin, l'affaire est rondement menée
Comme le ventre des femmes
Engrossées, comme la terre dit !
Oui comme la terre, condamnée par toutes ces progénitures
Pas sûr qu'elles soient siennes, pas sûr !

Parce que la terre, elle ne fait qu'Une
Elle n'a surtout pas besoin des hommes
Terre sauvage, libre dans ses inter-actions
Violentes et paisibles, de prédation et de soin
Créatrice toujours, si belle, si jeune, toujours
Que s'est-elle laissée séduire par cette espèce ? 



  Juan Tapia

dimanche 19 novembre 2017

Ce qui est triste

Ce qui est encore étrange c'est ce besoin d'être deux
Pour se sentir Un
Donc ne jamais être complet, unifié en soi
Dans un besoin que l'autre ne pourra jamais
Jamais contenter, qu'il est lui-même dans la recherche
De son unité au-dehors de lui.


Où vont-ils se rencontrer ces deux-là ?
Dans la foule qui va les faire s'embrasser
Puis les séparer à tout jamais ?
Dans le hall d'un aéroport ?








Au super-marché

Les gens font comme s'ils ne se connaissaient pas
Comme s'ils étaient étrangers les uns aux autres
C'est rigolo, parce qu'en vérité ils se connaissent
Mais ils ont oublié.


Ils ont dressés des murs, des frontières
Nourris des cultures, des langages, des différences
Et maintenant se les reprocher...