De la réminiscence ou omniscience

 

Les cités ont été construites les unes sur les autres

Les vents ensevelissent les vestiges sous le sable

On en vient à douter qu'elles ont existé

Restent les masques mortuaires.

Le rêveur n'a rien oublié

Par bribe il souffle les images

De temps qui ont forgé ceux d'aujourd'hui

Visions si claires

Où l'esprit se meut en tant de légèreté.

Il traverse les champs de bataille, les temples

Et même ces paysages cristallins où l'homme

N'était pas encore.

Connaissance, cela est connaissance

Tellement silencieuse.

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Charles-Théodore Frère 

Des portes qui n'en sont pas

 

Ne peut-il rien pour ouvrir cette porte, le rêveur ?

Il ne peut rien là où cela ne peut pas, ne veut pas

Cela est venu clairement se dire

Il travaille à côté

Dans une autre dimension

Où le puits n'est pas de formes enchevêtrées

De causes et de conséquences.

Le puits sur lequel il se penche

Aux portes d'un désert blanc

Vacuité... 

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Du chemin balisé

 

Le rêveur ne communique jamais par le canal de la raison

Bien entendu la raison peut toujours se saisir

Mais alors !

« C'est folie que cela » clame la foule hagarde

Cette foule des stades, des cirques, des temples

Du sang versé au nom de la bonne forme dictée.

Et la voici cette foule qui désigne un bouc émissaire

Pour donner la leçon, faire sacrifice

Qu'aucun n'ait l'idée d'aller cette liberté.

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Ils ont tendu un fil par-delà les déserts et les océans

 

Les rêveurs ont tendu un fil

Par-delà les déserts et les océans

Comme tout ce qui les touche

Qu'ils touchent aussi

Ce fil est vivant

Fibre vibrante.

Illusion !

Oui,

L'art de rêver n'est que parce que tout est illusion

Illusion reconnue sans que rien ne se sépare

Rien ne se rattrape

Rien ne pleure, ni gémit

Et cela a pleuré et gémi

Ce n'est pas l'illusion qui est anéantie

Mais le mensonge.

Ainsi donc les rêveurs tissent les fils de l'amitié

Traquant le mensonge de la séparation et celui de la non-séparation.

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Source 

Sur le fil qu'ils ont tendu

 

Et les rêveurs ?

Là, c'est tout simplement prodigieux

Ils savent l'illusion en tout

Eux-mêmes, illusion agissant au cœur de l'illusion

Ils vont légers, toujours plus légers

Sur le fil qu'ils ont tendu

Un fil qui n'existe que par le pouvoir de l'art de rêver

Le pouvoir créateur de l'illusion.

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Marcel van Luit

De l'art de rêver

 

L'art de rêver n'a pas pour vocation de réduire les possibles, de faire des victoires et des défaites, de la pauvreté et de l’opulence, des propriétaires et des va nus pieds, ceci est l’œuvre du mensonge. Le mensonge qui s'attache à une forme circonscrite, étiquetée, certifiée conforme à la réalité, Une, que l'esprit ne cesse de diviser pour se faire croire à la richesse de ce qu'il retient dans les mailles de ses filets. Le mensonge ayant formaté les cerveaux humains qui ne peuvent plus reconnaître la forme illusoire et pourtant utile, à condition de s'en servir et non de se rendre servile à. « N'attache pas tes pas, ne n'attache pas à tes œuvres, Va ! » chantait la pérégrina.

La liberté qui se propose à l'homme est bien dans l'art de rêver, mais il la cherche sa liberté dans le mensonge. Ainsi personne ou presque personne pour savoir ce qu'est le rêveur. Aucune explication ne saurait permettre de le savoir qu'elle ne soit aussitôt saisie pour renforcer le mensonge.

Alors avec son petit seau, aller à la source, en ramener un peu, si peu de cette eau précieuse, la laisser goutte à goutte pénétrer la terre assoiffée.

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Dans cette rencontre, unique toujours !

 

C'est dans la relation, et c'est aussi confrontation, et c'est encore amour, qu'une compréhension a pu se faire, guidée par un puissant désir de Voir. Ainsi celui qui marchait devant, ne pouvait être que celui qui pratique l'art de rêver et l'art de traquer, l'un sans l'autre cela ne se peut. Cela ne faisait pas de celle qui suivait, qui humait chaque trace, chaque signe, une pâte à modeler, en elle la traque puissante. Elle est née ainsi, avec cette exigence en elle, la faisant solitaire, ne pouvant les compromissions, dure si dure, mais uniquement avec elle-même, et si elle marchait seule c'était bien pour n'imposer cela à quiconque, et si triste lorsqu'elle constatait que malgré tout cela interférait à travers elle. « Trop loin, trop près » elle cherchait la bonne distance sans vraiment la trouver. Parfois, elle était cette juste distance, instants présents, si beaux !

C'est dans la relation avec celui que « l'être lui a désigné », et au passage Voir que l'être n'est pas une entité séparée. C'est dans cette relation où rencontre Est, que ces deux axes se sont clairement montrés, « art de rêver », « art de traquer », jamais l'un sans l'autre. 

Ce n'est pas une solution, ce n'est pas un remède, et pourtant c'est solution et remède, vibrant d'une vérité qui n'est pas un point fixe que nous pourrions atteindre et perdre encore. Une vérité qui ne cesse de se révéler dans la relation où l'art de traquer et l'art de rêver se marient pour...  Mourir au connu, naitre en conscience. 

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Christopher Hytha

Le rêve

 

Le rêve n'appartient pas aux hommes

Bien qu'ils aient cette prétention

Pouvoir faire un monde à leur image

Mais quelle image ?

Toute tentative se solde par une dictature

Qui ne tarde pas à force de se renforcer

De gonfler d'importance par s'écrouler.

Le rêve ne m'appartient pas

Il ne cesse de dissoudre toute velléité

Les certitudes et les doutes

Page blanche...

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Mel Weber 

Ce rêve

 

Le rêve appartient au rêve

Rien ne peut dévier la course

De ce voilier aux ailes blanches.

Bateau fantôme

Dans le vent, sur la mer étale

Je vogue.

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Voilier blanc

Il te faut te rêver mon enfant

 

Il te faut te rêver mon enfant

Dans ce monde des esclaves consentants

Dans ce monde où la peur est le guide

Il te faut te rêver

C'est ainsi que tu grandiras.

Fête des couleurs 

Ah propriétaire !

Mais devient-on propriétaire d'un rêve ?

Quel que soit la teneur de ce rêve

Ne vient-il pas à disparaître dans cette absurde revendication ?

L'art de rêver

C'est bien s'ouvrir à l'inconnu

L'esprit est vif

La répétition rend l'esprit terne

Mécanique.

L'art de rêver, impossible d'en être maître

Quelque chose de l'indicible en nous

Ce tiers caché le rend possible

Et celui-là on ne lui impose rien

Il se présente ou ne se présente pas.

On ne saurait le séduire

Ni le mériter

Pas besoin d'être à la hauteur

Être disponible, dans l'attention

Mais cela ne garantit en rien sa venue.

Tout aussi bien, il se présentera, là

Où on ne l'attend pas

Dans le sourire de cet enfant

Dans la roche qui s'éclaire de l'intérieur

Pourtant quand il a surgi une fois

Quelque chose change profondément

Et pourtant, c'est aussi peu à peu.

Il est possible alors d'entrer en pratique

Apprenti toujours ce qui en nous

Emprunte un chemin de vie

Ce qui naît et meurt

Alors, le dire, ce n'est pas pour soi

C'est pour le monde ... 

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 Christophe Agou

De la frustration, il se morfond

Celui qui se morfond au fond

Tant de frustration !

Et ne sait pas exalter, dépasser, transcender

Ne connaît rien à l'art véritable

Peut-être est-il un bon technicien

Un bon élève récompensé par ses pairs

Tout aussi bien qu'amateur

Mais de l'art de rêver, il ne connaît rien.

Minimalist

Le rêveur des rêves

Pour toi, je serai celle que tu vois

Et me voici Reine des Neiges

Connais-tu l'histoire de la reine des Neiges ?

C'est sans importance ! je ne la connais pas moi-même
Je pense à elle parce que dans ton regard
Je me sens comme elle dans sa citadelle de glace
Et je t'aime toi, fils des déserts brûlants.

La reine des Neiges est sans besoin, sans attente
Drapée de blancs, dans son monde scintillant
Et voilà que se présente à elle ce prince venu de si loin
Il est venu avec des douceurs et des épices de son pays
Fougueux et désireux.

Ces deux extrêmes dans la rencontre fusionnent
L'eau et le feu... n'ont-ils pas donné naissance à la terre ? 

Edmund-Dulac-The Dreamer of Dreams, 1915

De la complétude

Ce "rêve", il est inclus dans le vivant

J'en tiens pour preuve ces relations

Qui défient le sens commun

Cette représentation d'un monde 

Où la règle serait la séparation

Et le conflit.

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De l'art à l'art de rêver

Qu'est-ce que l'art, si ce n'est un travail d'expression

Avec pour énergie, carburant, cause et effet

Les émotions ?

L'art de rêver qui est création n'est pas du domaine des émotions

Non qu'elles soient étouffées, dressées, sous contrôle de la raison

Qui par ailleurs fait cela à la perfection.

L'art de rêver est énergie, l'énergie créatrice.

Mark Rogers

L'art de rêver...

L'art de rêver n'a rien à voir avec le désir

Ce désir égotique, ce bébé qui veut si fort

Parfois même ce qui n'est pas bon pour lui

Cette forme immature ne produit que du désordre

A commencer par l'anxiété.

Tomasz Alen Kopera

Ce n'est pas raisonnable

J'aime l'image de celle qui, avec son petit seau

S'en va arroser les terres rendues stériles

Et lorsque l'image se fait vision intérieure

Vibrante d'intensité qu'elle est sans attente

Dans un besoin défiant sans cesse la raison

Qui se dresse en tant de doutes et d'interdits

Je sais que celle-là emprunte les chemins cachés

Où l'art de rêver accomplit son œuvre de création

En silence... 

 

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 Internet

Imaginer ...

Imaginez que vous ne puissiez rien cacher
Aux yeux des autres, aux oreilles de vos proches...

 

Imaginez que vous ne soyez plus en mesure, de vous raconter des histoires

De justifier de vos actions et les pensées sont des actes...

 

Imaginez que tout point en l'univers sache très exactement où vous en êtes...

Ce regard est neutre, il ne juge pas, il Voit. 

Imaginer : Laisser s'animer ce qui semble inanimé et séparé, et, en vérité ne l'est pas.

 

 

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 Cosmoenergetics

Hé, vous n'êtes plus des enfants !

L'art de rêver est si puissant et tellement inconnu encore

Que l'imaginaire est considéré par le plus grand nombre

Comme une fuite hors d'un réel considéré comme malfaisant

Irrémédiablement malfaisant et oppressant.

Nous faisant comme des enfants, des enfants sous la coupe

De parents si puissants ! 

Internet