Sa bouche...

Sa bouche faisait des bulles, ohhhh

C'est qu'elle le voyait pour la première fois

Si beau, si vivant, plein d'énergie

Joyeux comme un petit enfant

Entreprenant comme un adolescent

Sage, si sage, posé en lui

Quel spectacle !

Non, elle ne tendait pas la main

Juste le Voir !

Tu comprends ?

Si le désir de saisir s’élevait en elle

Il ne serait plus aussi beau

Mais attaché, condamné à gagner et perdre

Il ne serait plus libre.

Sans bruit, elle s'est approchée

Elle a inspiré profondément ce parfum

Le sien, unique, suave

L'a laissé circuler en elle, partout

Au cœur même des cellules

C'était lui faire l'amour, le recevoir

Il s'est éloigné et c'était bien.

Tu comprends ?

Si nous pouvons vivre toutes choses

Dans cette intensité sans peur

C'est toujours la peur qui fait retenir

Qui empêche de vivre pleinement !

 

Vivre pleinement te laissant combler, sans regret, sans attente

Naître et mourir, alors naître encore...

Oh matière ! Lumière !

J'entendais ces mots :

"Il n'y a plus que moi pour supporter ma solitude".

C'est rigolo et bien étonnant

La ronde des mots

Qui d'autre que "moi" pourrait supporter "ma" solitude ?

Je suis cela !

Je le fuis, je l'habite

Se noue-là un conflit

Peut-être un dialogue

Et parfois le silence...

Ni dedans, ni dehors

Lumière que l'on dit intérieure

Partout, en tout

Au cœur de la matière.

Déjà publié ici 

 

 GR5. - Ceillac - Mélezet

Expérience et intensité

Le témoin n'appartient pas au temps chronologique. Il ramène parfois sur l'écran de l'esprit des images qui n'appartiennent pas cette vie.

Visions de champs de bataille, corps sanglants, cris des blessés, incendies de tous côtés, le danger, la souffrance, partout, traverser, voir, tel l'esprit fantôme. Et pourtant la scène est si vraie ! Plus vraie que le film qui se déroule dans la quotidienneté laborieuse où ma personne se trouve engagée. 

Une intensité des couleurs, de lumière, inimitable, et le noir qui est dit ne pas être une couleur, si profond, si vibrant, la lumière noire.

Présence et résonance - Deuxième (40)

Tout peut être confondu

L'intensité n'est pas le bouillonnement émotionnel

Ni l'encombrement des pensées contre des pensées

Elle écrase tous ces processus de surface

L'ego se tire, ce personnage qui prend tant d'importance

Là où il ne se passe rien, s'efface aussitôt que le mur vibre

L'intensité est au cœur du vivant, naître, mourir...

Présence

Présence tellement silencieuse...

Est-ce le silence qui fait l'intensité ?

Car après tout

Ce n'est pas habituel

Ce que les sens courants

Ne peuvent percevoir

Et qui pourtant s'impose.