Il se retire...

Il n'y a pas d'auto-création

Il y a reproduction d'un modèle en soi

Le créateur meurt dans, par, sa création.

Mourir à ...

Mère j'ai été
Les petits ont grandi
Je ne suis plus une mère
J'ai tué la mère en moi
Qu'elle cesse de gémir pour Voir.


En chacun de nous, le créateur
Ce fait révèle
Le mensonge de la relation d'aide
Celle-là j'ai été la voir de près
Éducatrice spécialisée !


En chacun de nous, quelque soit notre âge
Notre condition de naissance, j'y inclus l'espèce
Dans laquelle nous prenons forme
En chacun de nous le créateur et la créature.


Rares sont les relations
Qui s'établissent au juste niveau
De créateur à créateur
Dans le respect des créatures.

Bon sang !

Nous avons parlé de la mort

A chaque fois qu'ils viennent, ils abordent le sujet

C'est que je suis la prochaine sur la liste

Ah non, pourtant !

C'est que les autres plus âgés ont peur de mourir

Alors peut-être ne mourront-ils pas...

Le plus petit est stupéfait :

« Comment tu n'as pas été triste quand ton père est mort ! 

Moi, j'ai pleuré ! »

Bon sang, il ne le connaissait même pas, le vieux pépé de l'autre côté des océans

Mais voilà que pour cet enfant, aimer c'est avoir peur de perdre et la peur, elle est là, si envahissante, transmise de génération en génération.

Mais enfin, qu'est-ce que cette histoire ? Ne voyez-vous pas que sur cette terre nous sommes de passage ? Que faîtes-vous de ce qu'il y a, avant et après ? Ne voyez-vous pas que nous venons faire un travail ? 

 

A tous ceux qui pleurent

Vous qui pleurez vos chers disparus

Comme si... mourir ne vous concernait pas

Comme si... cette fraction de seconde au temps de mourir

Vous séparait à tout jamais.

Ne voyez-vous pas que ce qui vous a fait rencontrer "ici"

Vient de "là-bas" ?

Cette caresse

Quand le soleil caresse le pubis de la terre

Au matin, c'est exubérance, la tige se dresse

Dans l'éveil des oiseaux et des fleurs

Jusque dans les tréfonds de l'infiniment petit.

Quand le soleil caresse le pubis de la terre

Dans les dernières lueurs, c'est tout autre

L'amant sait qu'il meure, il a donné son foutre

La graine bien au chaud dans le ventre de la mater.

Le mystère

Le mystère ? Ce que réellement je ne comprends pas, que je ne sais pas, que je ne peux en faire aucune idée, alors là, là, je suis vraiment silencieuse, à l'écoute, toute entière, sans peur, sans impatience, toute entière...

J'aime, cet inconnu qui se présente à ma porte, en son parfum à lui qui n'est pas le mien, il est là, c'est sans choix, peut être même qu'il ne me voit pas, c'est sans importance. Parce que, ce qui se passe dans cet espace, est juste, toujours juste.

Mourir ? Oui cela parle de mourir, la véritable communion, la véritable rencontre, c'est bien mourir à ce connu que je suis, qui va se fondre en cet inconnu, pour qu'autre chose soit, création.

Cette voix

Et la loi disait : que la femme infidèle soit lapidée

Alors, il se dressa seul face à la foule et aux hommes de lois

« Que celui qui n'a jamais péché lance la première pierre ! »

 

Et alors que dans le temple les marchands avaient installé leur commerce

Il renversa les étales, chassant les vendeurs de mensonges.

 

Car ma maison est partout, il n'y a aucun endroit où je ne suis chez moi

Et tout est en moi, en chantier à se construire. 

 

La question du temps

Au cœur de la question du temps,la question de la mort
Pas la mort en tant que sujet de dissertation philosophique
Pas la mort et les croyances des uns et des autres
Pas même celle d'autrui, mais la mienne.
 
Les anciens arrêtaient la pendule à l'heure précise du décès de l'un des leurs
Ces deux questions sont intimement liées.

On appelle ça mourir

Parce que le mental ne peut pas en décider ...

La notion de l'attente s'est produite en lui
Figeant la circulation, la rendant toujours moins fluide
Jusqu'à la stopper ….

Mais quel que soit la solidité du barrage
Il vient toujours à se rompre
On appelle ça mourir.
 

Expire

Ici, il allume des feux
Et là, il les éteint
Emportant avec lui la pluie
Le vent ne décide pas de cela
C'est sa nature.

La nature de celle-là
Est d'aimer le vent
Même quand il s'absente
Que la brume cotonne les verts
De ce trou de verdure.

Dé-serrer l'écoute

Jusqu'à laisser filer
Défiler ce lien tissé
Par delà, au-delà.
 
N'être plus
Qu'un souffle si léger
Effaçant l'ultime trace

Mourir en cela... 

 

Émotion

L'émotion de naître

Émotion de la chair
A la pointe du jour.

Avant, bien avant
Que le penseur ne se lève.