dimanche 19 octobre 2014

Se cacher devant l'ombre du monde...

Les enfants font cela, derrière l'arbre bras et jambes dépassent mais comme eux ne voient que le tronc qu'ils enlacent, ils croient vraiment que personne ne les voit.
C'est l'histoire des petites graines dans le grenier qui se tiennent bien chauds, blotties les unes contre les autres, et qui tremblent aussitôt que la porte s'ouvre...
 
La lumière, le jardinier
Les voici transportées
Celles qui vont larguer les amarres
Celles qui vont s'accrocher
Toutes toucheront terre
Dans le froid de l'hiver
Et le germe, et la tige...

... suite

Peu après alors que nous restions sans rien dire, et j'ai senti qu'elle laissait l'émotion qui l'avait gagnée se dissoudre, ou peut être dissoudre quelques nœuds, je la regardais et lui demandais : «Penses-tu que nous puissions aller sans plus aucun regret concernant notre passé ? Je ne parle pas de pardon, ni de réconciliation, encore moins de déni, mais du silence qui accompagne ceux qui ont cessé de se retourner sur ce qui a été, ce qui n'a pas été, ce qui aurait pu être, ce qui aurait du être. Vois-tu ce chemin de liberté ? Le sens-tu dans toute sa beauté immédiate ? ».
 
J'attendais, sans impatience, mais j'attendais, non pas la réponse de son corps à mon corps, non, ce qu'elle allait me dire avec les mots. J'attendais sa parole à elle, ses mots à elle.
Elle hésitait, dans la main elle tenait son masque préféré celui de la fille qui nage dans le bonheur d'une activité lucrative, et voilà qu'elle l'a laissé tomber. Les masques qui tombent, ça ne fait aucun bruit, juste l'impression d'un pchttt. 
« Oui, je comprends. C'est possible, et … , elle hésita un peu, ça toujours été là entre toi et moi, je t'en voulais tellement, tellement ! ».
 
Pas une larme, pas un geste, il n'y avait plus rien à dire et nous n'avons plus rien dit. Nous avons fait ce qu'il y avait à faire, la vaisselle, une promenade dans le village avec les enfants, c'était juste paisible. 
Puis elle est partie, sa vie est là-bas, la mienne est ici.

L'exigence

Elle me dit que c’est par trop d’exigence !
Un arrêt dans le cours des chose.  
«Mais,  je ne demande rien ! »
   
Dans un souffle qui vient du profond de son ventre 
 « C’est beaucoup d’exigence que de n’en avoir pas… »
   
Les regards restent baissés 
Dans cet espace, les "corps" se parlent. 
 

samedi 18 octobre 2014

Crépuscule, clair-obscur.

C’est le crépuscule
Le ciel s’éclaire de l’intérieur
Avant d’être de la nuit
Les cumulus et la brume rougissent
Virent aux roses, aux parmes
Puis les gris souris.
 
La paix comme un souffle
S’insinue en tout
Elle vient annoncer la fin.
 
Nous apprenons à mourir
Pas de quoi en faire une histoire !
Juste que nous n’y serons pas
Et pourtant nous y sommes déjà !
 
Tous, nous comprenons au plus profond
Ce qui est ni attente, ni espoir
Qui n’est pas l’effet d’une pensée
Ne génère pas d’émotion
Présence silencieuse.

Présence silencieuse

Il y a bien "un moment" où la plus grande des solitudes est présence
Dans laquelle se dissout le reflet.

Il y a bien "un moment" où la nuit est lumière
Non pour les étoiles scintillant le ciel
Mais pour ce qui les lie.
 
Élan mystérieux emportant
Dans le vibrant silence.

L'esprit toujours neuf

A chaque fois que nous sommes dans une joie paisible, à regarder la beauté du monde, si vivant et vibrant de lumière, notre esprit est jeune.
 
L’esprit jeune sourit. 
Un sourire, c’est un échange, conversation silencieuse avec, l’oiseau, l’arbre, le passant, la personne qui se trouve là assise à côté de vous peut être, tout aussi bien avec le vent, cette perception de l'espace non-fini.
Un sourire, qui n’est pas le produit d’arrières pensées, spontané alors, dit toujours la même chose :
« Tu es là, je suis là. » 
 

Effet immédiat

Lever de rideau
Sur des terres inconnues
Sur des voiles gonflées de vents
Sur des forêts profondes où l’animal règne
Sur des visages d’hommes, de femmes
D’enfants
Les enfants de la terre.