Quand... le ventre et la tête

C’est une fâcheuse habitude, celle de prétendre

Dire ce qui se passe en l’autre,
Alors même qu’on n’écoute pas ce qui se passe en soi.
 
Cela doit nous venir, de bien loin
Quand les discours fallacieux nous vrillaient
Le ventre et la tête.
 
Que nous étions, si petits
Que nous ne pouvions nous affranchir
Alors, subir…
 
Et le bruit de cette soumission
Ne pas pouvoir l’entendre
L’avoir enfouie

Et le pli. 

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De l'absurde

Il nous faut les prendre tous

En écarter un seul
C’est lui donner existence
En dehors
Ce qui n’est pas.

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La même chair, le même sang

Laisser se dissoudre cette tension

Dans le creux moussu du vieux chêne
Tout est là…
La pierre, la main et le trou qui épouse.
 
La même chair, le même sang, il n’y a pas de différence
Seulement, il y en a qui marchent depuis plus longtemps
Ceux-là viennent de loin, si loin…
 
Lorsqu’ils sont fatigués d’avoir tant marché
C’est la montagne qui tremble
Et les cieux qui grondent.
 
Ils ne sont pas plus sages que les autres
Seulement en eux tous les passés actualisés.

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De ce mariage en conscience

Longtemps, ne percevoir que la lumière extérieure

Ce rayon qui vient informer le fond de l’œil
Extase de couleurs
Là dehors, le monde des formes, des parfums
Le mental dupé par ses propres conclusions.

Longtemps ?
D'autres personnes ne perçoivent que la lumière intérieure
Lumière est la matière
Ainsi ils vivent, dans leur monde intérieur
Autres, tellement autres.
 
Et puis peut être, le mariage... 
Conscience de la relation entre un dedans et un dehors
Le dedans, le dehors, n'ayant plus de frontières
Ils sont, autres mais non séparés
Communiquent sans s'opposer.
 
S'ouvrir l'un à l'autre sans se confondre. 


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 Chip Phillips

Coquille et coquillage sur la plage

Rien n’existe qui n’ait pris forme par le mot

C’est étonnant parce qu’aussi le mot n’est pas la chose.

Ces deux assertions ne font pas un paradoxe
Elles ne sont pas du même niveau. 
 
Ainsi, avec les mots mensonges
Le penseur qui se voue au spirituel
A la désincarnation du vivant
Au grand esprit, le créateur suprême
Imagine des paradis qui ne sont pas d'ici
Loin, loin, là-bas, au bout du chemin, la lumière !
 
Ces mots : amour, dieu, âme, esprit
Mais aussi : liberté, égalité, fraternité
Et tant d'autres
Les mettre en bouche et se gargariser avec
Cela produit un effet
Ces mots produisent un effet, c'est incontestable
Prétendre un ordre et c'est contre-ordre.

Marcher sur la plage

Ramasser un coquillage

En lui l'enroulement

Géométrie du vide

Le porter à sa bouche

Le porter à son oreille

C'est le souffle

Et le souffle uniquement

Vivant

Chaque son, une vision.

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Dans les profondeurs

Ce n'est pas prendre de la hauteur

En profondeur

Descendre.

La lumière est au cœur de l'ombre

Comme l'énergie la plus grande 
Dans l'infiniment petit

Mais il y a tellement de peurs !

C'est qu'ils savent tout ce qui a été enfoui

Comme déchets par toutes les générations

Qu'ils ont été. 

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Martinakis

De la mélancolie

Dans la fuite des lignes projetées

Les esprits se perdent et se retrouvent

Se perdent encore et pleurent beaucoup.