mardi 19 mars 2019

Le toujours nouveau

Lorsque l'expérience est complète
Elle l'est toujours, mais tu n'étais pas tout entier en elle
Lorsque cette alchimie se réalise
Nul besoin de recommencer, encore et encore.

Plus de répétition, plus de soif, plus de manque
Tout est là... en Toi
Qui ne cesse jamais de s'accomplir.



Niladri Paul

Au petit matin

C'est ta caresse si intime, épicée
Dans laquelle l'idée de toi, l'idée de moi, n'existe pas
Ce n'est pas un désir, ce n'est pas une attente
Ce n'est pas l'acceptation de conditions qui s'imposent
Cela Est.

Pas seulement dans ce qui se perçoit "mon corps", "ma chair", "mon esprit"
C'est une onde qui traverse, et l'onde ne fait ni le temps, ni la distance
La nature ondique reste inconnue, elle résiste à toutes tentatives d'explication
Il doit y avoir une raison à ça !
Mais là, tout de suite, je ne suis pas en mesure....

C'est ta caresse si épicée dans cette intimité.




 

Cela par quoi...

Voir ce qui est
Toi, moi, le monde des formes, nos différences
Exacerbées par le processus de l’identification
Qui ne tarde pas à faire des nœuds
Émotions, peurs
Et rien n’attache plus que la peur.

Lâcher prise et ce n’est pas une fuite
Le monde des formes est là
Mais le mur se met à vibrer
A l’unisson d’une vibration que l’on dit : interne
Et la forme révélée dans sa nature lumineuse
Transparence cristalline.

Toi, moi, cela n’a plus de sens
Être ce paysage qui se découvre
Par la fente d'une pupille
Et bien sûr que cela est, plaisir.
 
Vient ce moment de décider en conscience
L’accomplissement de ce plaisir
Explosion en chaque cellule
Ou s’ouvrir encore à l’inconnu
Jusqu’à ce palier de l’immobilité en esprit
Trou noir, cela par quoi le monde se connaît. 




Infinités de possibles

Là, où il se passe tant de choses pour toi
Il ne se passe rien pour la majorité
Le consensus aplanit, rend semblable.

L'identique s'ennuie.


 Makoto Muramatsu

lundi 18 mars 2019

Paysages de La Réunion

Et ce matin, marcher vers la montagne
Sous un chaud soleil, dans un ciel vacuité
Dresser la tige, les yeux mi-clos, ils ne regardent pas.

L’éblouissante chaleur et les pieds roulent sur les cailloux 
La pente se fait peu à peu dans l’ effort du corps.



Photo perso

De la vieille dame indigne

De mots tendres soutenus par une pensée logique
Elle nourrissait ses amants hommes et femmes
Les aimait tous, alanguie
Langoureuse, philosophe à son heure tardive
La vieille dame s'habillait de dentelles ivoires
Elle semblait sans âge.

Une barque glisse sur une eau tranquille
Une pincée de regrets, faire la leçon gentille-ment
De convenances en fulgurances
Tout va bien !
Mais... voilà, que la voix se tait
La rose a-t-elle défleurie ?

On passe inquiet, on réclame la becquée
Mais plus personne dans l'alcôve
Et ceux qui viennent encore
Sentent bien que le parfum de la grande dame
Est à chaque fois moins perceptible
On finira par tout oublier.




Inspiré d'un enseignement bouddhique tibétain – L'énergie Ratna

Les cinq énergies omniprésentes fondamentales




LA SAGESSE DE L’EQUANIMITE – RATNA - FAMILLE DU JOYAU

L’aspect pur de l’orgueil : celui-ci est transformé en l’égalité foncière au-delà de toutes prérogatives et appréhensions égotiques.

Cette énergie lorsqu’elle est exprimée de façon névrotique, se traduit par la fierté ou l’arrogance, qui peuvent être changées en la sagesse de l’équanimité. Associée à l’élément terre, cette énergie résonne des mêmes qualités de solidité ou de substantialité.
C’est l’expansion, l’enrichissement, l’abondance. Mais une telle profusion peut aussi présenter des problèmes et des faiblesses. Au lieu de s’émerveiller et de s’enrichir du contact de l’autre, nous cherchons à prendre et à nous hisser sans rien apprécier sinon que d’être le sujet central. Il n’y a pas d’autre valeur que la valorisation que procure la sensation d’être moi. Cela peut devenir envahissant.
Du point de vue de la névrose, la richesse de la famille Ratna se manifeste comme une obésité totale ou une extraordinaire ostentation contraire au bon sens. On se développe sans cesse, on s’ouvre sans porter attention et on se fait plaisir au point de perdre la raison. C’est un peu comme nager dans un lac de miel et de beurre très dense. Une fois le corps enduit de ce mélange de beurre et de miel, on ne s’en défait pas aisément.

Par l’énergie purifiée on entre en contact avec une faculté de ressources inépuisables. A cette vision, l’arrogance (orgueil), est spontanément transformée en la sagesse de l’équanimité qui perçoit toutes les situations de façon égale comme des embellissements du fait fondamental d’exister. Elle correspond au sentiment personnel et véritable de s’épanouir et d’enrichir son milieu. On fait l’expérience de la richesse d’un instant, la richesse d’un seul mot, d’un seul sentiment. On rentre en communication avec la valeur des choses parce que notre conscience rayonne de générosité et de dignité.
On se sent très riche et prolifique et on s’offre personnellement au monde, sans ambages, sur les plans, émotif, psychologique et même spirituel. On n’arrête pas de se prolonger, de gagner du terrain, comme une inondation ou un tremblement de terre. On éprouve le sentiment de s’étendre, de faire trembler le sol et d’y faire de plus en plus de fissures. C’est ça l’expansion vertigineuse de la famille Ratna.
Equanimité, parce qu’on peut tout englober dans son milieu d’expansion. C’est comme une souche pourrie confortablement installée dans un champ. Elle ne veut pas abandonner son territoire et s’incruste. Mais des champignons et des plantes poussent sur elle et des animaux s’y nichent. Cette propension toute paresseuse à se mettre à l’aise et à inviter d’autres personnes à entrer et à se reposer à leur tour correspond au principe Ratna.

La couleur de Ratna est le jaune, ce qui exprime la richesse ou la qualité de bien être liée à l’or (pleine, paisible, rayonnante, expansive, élaborée, remplir l’espace).
Situation au sud. Le midi, le milieu du jour, moment où l’on éprouve le goût de se rafraîchir, de se nourrir.