jeudi 4 août 2022

Dans le baiser d’un dernier soleil

 
A l’horizon s’est ouvert un chemin de lumière
De l’océan à l’infinité du ciel.

Sur le chemin rouge nous avons rencontré la famille tangue
Les petits, le nez levés, humaient
La chatte le nez baissé en faisait de même
Aucune agressivité.

Ils ont disparus dans les fougères et autres herbes
Le soleil a bu le chemin de lumière, l’a emporté de l’autre côté.



mercredi 3 août 2022

Le chant des cathédrales

 
J’ai laissé traîner ma main dans l’onde de nos souvenirs
Suis partie, emportée toujours plus profond
En des murmures d’éclaboussures
Jusqu’à atteindre ce lac immobile.
 
Un frémissement … l’esprit revient un peu
Il fait nuit encore
Pas de yeux, juste l’ouïe
Des chants d’oiseaux, cathédrale cristalline.
 
Bulle voyageuse traversant l’obscurité
Elle parle de tous ces matins joyeux
De verts, de bleus, d’humus se réchauffant
Au premier rayon.
 
Rester dans cette suspension
Voici que perlent les gouttes de rosée
Là où l’ami soleil caresse le pubis de la terre
Il est temps de se lever.
 



« Je ne sais pas »

 
« Je ne sais pas » voici ma profonde vérité.
 
Penser le « Je ne sais pas » et c’est une porte blindée
Qui fait face, horizon bouché… désespérance ?

Elle se révèle pour ce qu’elle est réellement
Une si grande importance accordée au processus d’identification
Auto-justification.
 
Vivre…


Derrière le mur

 

Ce ne sont que des idées !
?
Ce ne sont que des idées qui rendent cela possible
Oui, dans l'action il n'y a pas de fuite d'énergie
Ce qui permet de définir ce mot « action »
Oui, rien à voir avec toutes ces activités que l'on s'impose, qui robotisent, qui lobotomisent le cerveau, notre si belle antenne
Donc "l'idée" est, ce qui ne produit pas d'action et même la rend impossible
Oui, plus elles enchantent les idées, que cela vous fait de si beaux projets, plus il y a d'empêchements qui se dressent. Alors le temps, le temps nécessaire à réaliser ne cesse d'empiler les briques d'un mur d'embûches. Il n'y a alors plus que ce mur, et derrière, l'homme si petit, en tellement d'impuissance. 




Alain Amar

Moïse sauvé des eaux (2)

 
Il a gravi le panier en osier comme il le fait à chaque fois qu’il est en besoin de nourriture, ou de caresses.
Les premiers temps il est tombé quelques fois, maintenant il a compris et reste juste accroché en haut du panier, lançant le cri qui dit : « Viens j’ai besoin de toi ! »

Là, les chiens m’ont devancée, et Moustique le saisit en sa gueule, le lâche me voyant me précipiter.
Le chaton tombe au sol, et sans bruit, vif comme l’air, il se réfugie sous le meuble.
 Il a compris qu’il y a grand danger pour lui.

C’est là, palpable, l’intelligence en ce petit corps qui fait l’action silencieuse, ce mouvement furtif… droit au but.



Moïse et Mousqtique 

mardi 2 août 2022

Et la nuit...

 

Le ciel s’est embrasé de rouge, de noir…
Et puis la nuit.

Tout à sa juste place.


Frédéric Lamy

Moïse sauvé des eaux

 
Depuis ce matin, il pleut à torrent. En début d’après midi, je décide de sortir les chiens, la pluie est moins dense.
Sous nos capes, nous chantons : « Petit escargot, porte sur son dos… ».
L’enfant est joyeuse, la route est rivière, les bottes barbotent.
 
Et là, qui rampe, un être, si petit, tente la traversée. Impossible de dire, bébé tangue… non un chaton.
Sarah a peur, elle hurle : « C’est un monstre ! ». Vrai il a piteuse allure.
Les chiens bondissent, prêts à dévorer cette chose qui appelle. Les trois laisses
à distance, je ramasse le souffle de vie, qui se blottit en ma main.
 
Il est là dans une serviette, il dort.
Ses yeux sont fermés, il porte encore le cordon qui le reliait à sa mère.
« On meurt bien tout seul ». Alors je l’ai nourri au biberon, fait sa toilette,
tenu au chaud d’une bouillotte.