vendredi 19 janvier 2018

A gerber !

Le degré d'inconscience des gens
Je parle bien de l'inconscience de la gravité
De la situation qui est nôtre
Est en lien direct avec le niveau d'égotisme
Qui est le leur.


Je parle bien de cette futilité, de leurs rires gras
La sagesse a toujours quelque chose de grave
Même quand elle fait des pirouettes
Tellement contents d'eux, c'est à gerber
Et vrai, je gerbe.


Andrea Benson,

jeudi 18 janvier 2018

Cette île

Lorsque je suis arrivée sur cette île
La moiteur, le roucoulement des martins
Courant sur la route
Et puis ces vagues
Tellement hautes et cristallines
Dans un océan de transparences










Ursula Abresch

Le chemin de Compostelle (1)

Quelque chose s’était passé... une rencontre au fond d’un couloir dans la pénombre d’un soir pluvieux, une mystérieuse vibration qui avait réveillé l'énergie lovée, quelque chose de chaud, de vivant…
Elle avait laissé traîner une douleur dans l’épaule, le corps a sa propre intelligence il saurait bien se réparer tout seul. La réponse fut un blocage de l’articulation qui devint si handicapant qu’elle prit peur. Le médecin ordonna une radio qui ne révéla aucun traumatisme, aucun indice pour expliquer l’entrave de ce bras, il recommanda des séances de kiné. A peine rentrée, elle téléphona. 
 
Une voix d’homme, claire, traversant l’espace, il est là. Comme s’il attendait cet appel, il dit qu’il peut la recevoir de suite.
Dans la rue elle cherche, ne trouve pas l’entrée du cabinet, s’énerve, elle va être en retard, elle a horreur de ça. Enfin se rendre compte que plusieurs fois elle est passée devant le portail sans le voir. Une petite grille en fer rouillé, une courte allée bétonnée dans une cour embroussaillée, la porte de la maison s’ouvre, il l'attendait.
Il la précède dans un couloir sombre, c’est à peine s’ils ont échangé quelques mots, elle aura ri, expliquant qu’elle ne trouvait pas … mais déjà elle se tait. La pièce est exiguë, c’est un autre couloir, un lit de consultation occupe la place. Elle ôte sa veste, il dit que ce n’est pas nécessaire qu’elle se déshabille.
Elle s’allonge, sur le mur qui fait face un poster, une plage de sable fin et cocotiers… Le regard se pose, le regard n’accroche rien, suspension, immobile, sur un fil invisible depuis ce premier contact avec la voix au téléphone.
Il tourne autour de la table, ses mains restent au-dessus du corps, au niveau du pubis une douce chaleur. Rien ne la trouble, pas même cette émotion qu’elle sent en lui. Puis il lui parle d’énergies qui seraient bloquées, qu’il ne sait pas quand agira ce qu’il a fait, qu’elle pourrait faire ce qu’il fait, que pour la suite elle verra cela avec le kiné.
Il a quitté la pièce, vif comme l’éclair. Le temps de remettre les chaussures, la veste, et les questions affluent : « Mais qui est cet homme, ce n'est pas le kiné ? et qu’a-t-il fait qui agira tantôt ??? ». 
Elle ne lui posera aucune question, repartira infiniment troublée, découvrira au rendez-vous suivant que remplaçant du kiné il est magnétiseur. Elle ne le reverra jamais …


Christophe Jacrot

mercredi 17 janvier 2018

Berguitta

Le jour s'est levé, et s'est couché
Un grand nombre de fois
En cette journée...


 Internet

Les flamboyants refleurissent ...

Des tensions si puissantes
Seulement quand le cyclone a quitté
On voit ses effets
On dira les dégâts, les désastres
Ce n’est que nettoyage
Les flamboyants refleuriront bientôt. 


Dominique GOBELIN MANSOUR

De l'écriture...

Et voici l'écriture, elle convoque ...
Intuition ou révélation ?
Qu'importe !
Je sais maintenant
Je sais que quand tu n'aimes pas
Tu aimes encore
Je sais que rien, rien ne peut se perdre
Ni les larmes qu'il ne faut pas regretter
Ni les rires, pures éclats s’élevant au ciel
Oui, je sais l'essentiel
Alors merci, merci l'ami, d'avoir marché avec moi... 




Un autre jour... La course de la pluie ...

Inhabituel
Cela cherche l’origine, la cause
On dirait une cascade
Mais il n’y en a pas là où la montagne
Ouvre les bras vers l’océan

Écouter, c’est beau
Régulier
Comme un rideau de perles d’eau
Qui s’agite dans le lointain

Et puis, cela sait
Avant même que la pensée émerge
Pour dire

Elle se lève, va rentrer le linge
La pluie arrive
De longues minutes
Un instant présent
Comme si elle n’avançait plus
Le son seulement
L’écho de ses pas

Mais l’air fraîchi
S’habille d’embruns
Le vent se lève
Elle est là
Doucettement
S’intensifie
Martèle les tôles
Le bitume
Rebondit sur les feuilles
Ruisselantes



 Mary C Farrenkopf