Humanité en perdition
Arrache des larmes
Et puis aussi fort
Aussi intense
Une émotion de joie pure
S'élève et touche le ciel.
Victor se retourne, personne, enfin il y a bien quelque chose qui bruisse doucement dans les verts de la ravine...
- Me souvenir ?
- Oui, de ce chant, d'où il vient, où il va, te souviens-tu ?
Pour sûr qu'il se souvient, Victor depuis cette naissance au sortir du cyclone, tout ce qu'il perçoit est souvenir, tout ce qu'il est, ce qu'il mange, ce qu'il boit, souvenir. Il se souvient encore de la question de l'oncle : « « Que vas-tu faire de tout cet amour, Victor ? » et de l'ombre penchée au-dessus de lui menaçante. Maintenant il sait qu'il est vain de croire que l'on puisse utiliser l'amour en quelques desseins que ce soit. Peut-on faire quelque chose de la douceur paisible du soir, ou du vivifiant matin dans l'éclat des chants d'oiseaux ? Cela partage au-delà des peurs voilà tout. L'oncle confond l'amour avec ses affaires, celles qu'il s'occupe sans cesse à fructifier et qui lui permettent d'être aussi généreux avec les siens, à charge de reconnaissance, de servitude.
- Ne te disperse pas, reviens au souvenir véritable, celui qui est sans contenu, sans contenant.
« Sans contenant, sans contenu », Victor répète ces mots, ils les sent traverser des couches et des couches de contenant, de contenu...
Anonyme : Oui, mais qui peut entendre ce niveau d'information?
Miche : L'information ne circule pas que dans un sens, et c'est encore de direction dont il est question. L'information se diffuse tel un rayonnement.
Jamadrou : Une relation, c'est dessiner un sourire à la cime d'un arbre puis le voir s'envoler et se poser sur l'arbre voisin.
Miche : Voir tous ces sourires...