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mercredi 15 mai 2024

Une voix au bout du fil...

 
Y 'a quand même des gens gentils
Si, vraiment !
Profondément
Comme ça, juste !

J'avais besoin d'un bulletin de retraite
Sur l'internet, impossible d'accéder
Je téléphone, longue attente
Et voilà !

Une voix, une femme
C'est oui, oui, oui, tout est possible, même l'impossible
Par mail ? Normalement on ne le fait pas
Mais je vais vous l'envoyer.

Il y a quelque chose de si doux en elle
D'attentif, qui reçoit, pour rien comme ça
Pleinement reçue, en un instant
Merci Madame, merci.


Joseph Cornell 


Le portail du temps...

 
Nous étions encore enfants, nous avions décidé d’escalader un vieux pont en ruine pour attraper les mûres qui poussaient plus haut.
De beaux fruits noirs à souhait, si gros, si sucrés, qui nous tachaient les doigts, la bouche et les vêtements si nous n’étions pas assez prudentes, et là c’était une engueulade assurée. Pas de quoi rire, on ne riait pas à la maison !
J’étais assez haut, très haut même, et toi tu attendais en dessous, j’ai tendu un bras pour saisir le fruit défendu, et …

Combien de temps dure une chute ? Pas le temps de se voir tomber !
Hé bien là, je me suis vue, et je t’ai vue juste en dessous de moi, et dans ce ralentissement du temps, une poussée en une ligne horizontale.
Je suis tombée au-delà de toi, bien au-delà, sans aucune égratignure.
C'était beau, tellement beau !!!

Pas seulement parce que je ne t'avais pas blessée en tombant sur toi, mais pour ce temps qui s'était ralenti, comme arrêté, comme une brèche, comme s'il était possible de passer au travers...

 
Merci Jama
Tu as dû tomber en poésie. Tu te souviendras toujours que les ronces trouvées sur ton chemin peuvent avoir un merveilleux goût sucré. Occupons-nous des ronces autant que des rosiers.

Des mots
C'est donc que la poésie est une porte...
Il n'y a pas de mauvaises herbes c'est bien certain !
Enfin dans la nature, la vraie !






De la confiance

 

Comme un fleuve coule de sa source
On ne rencontre pas sa crédulité
On la met en œuvre ou pas
On se soumet ou pas
On subit ou pas.

Ce qui donne forme aux formes n'a pas de forme.
Le nom est mère de toutes les choses.






mardi 14 mai 2024

En tant de douceur...

 

Le jour s’étire doucement
La brume s’empare des lieux
Tout est bien.

Tu es là puisque mon cœur est paisible
Tu es là si particulier, intimement lié
Et vois ! Quand je sais ce Nous, l’amour est.

Regarde magicien, cela se fait
Mais si nous allions baisser les bras …





De la mémoire vive


A celui qui n'a pas oublié
Chaque ciel particulier
Que le grand ciel fait particulier.

Indestructible, totalement présent
Chaque ciel particulier
Se doit une action particulière. 




Louise Abbéma.


Du réel et de la création


Tant que l'on refuse les choses qui s'imposent
C'est sûrement ça le réel
Ce qui s'impose, sur quoi on ne peut agir
Juste l'accepter ou le refuser
L'accepter, c'est le laisser finir
Le refuser, c'est faire durer
Pas de jugement moral !


Les deux sont possibles
La souffrance n'est pas liée à l'une ou l'autre de ces attitudes
Elle dépend d'une chimie interne
Sur laquelle nous avons pouvoir d'agir
Tout pouvoir 
Non par l'addiction à des produits chimiques
Ni par la répétition ou une quelconque méthode
Là où je ne me sépare pas.


Rachel Grant

lundi 13 mai 2024

Il suffit d’un instant…


Quand le temps n’existe plus, ce temps psychologique
Qui freine, qui bloque, qui enferme
Qui fait croire une chose et une autre, suspicion
Passer au crible le moindre fait et geste.
 
Quand le pas se fait si léger, que cela est, planer …
Nul besoin de vérifier, de dire un miracle, cela se fait.
 
Quand ce n’est plus qu’écoulement
De la source qui abreuve le puits
À l’embouchure qui se jette dans l’océan…
Oserais-tu entrer en ce lieu
Armé  du bistouri qui dissèque le vivant ?
 
Cela ne se peut !
Te voici à la porte, ce que tu dis être la porte
Et rageusement tu autopsies chaque fibre
De ce bois vert
Et le temps est ton ennemi
Il est toujours trop tôt, ou trop tard
Et le voilà, qui s’alourdit sur tes épaules
Faisant le morne ennui, l’agonie
Cette peur qui envahit tout espace
Seul ton orgueil, incommensurable
Te commande de tenir cette place intenable.
 
Mais,  ce n’est qu’un cauchemar, un seul geste
Il suffit d’un instant…


John Brett 


Hiver Austral (2)


L’hiver est maussade dans les hauts du Sud sauvage
Vents violents et bourrasques pluvieuses s’éternisant
Dans la ponctuation de si belles journées
Ainsi nous allons du printemps à l’automne
D’un joli mois de Mai, à un triste Novembre…
 
Marcher un peu, marcher dans ces temps de contrastes
Annonciateurs peut être
Ce matin ? C’est le printemps ! 


dimanche 12 mai 2024

Il n'y a pas de perte

 

Le seul recours, de l'éclatement de son être, est aimer
Aimer ne peut vouloir qu'une seule chose, libérer
De sa propre folie ceux que l'on prétend aimer.

Marcher dans la nuit, le cœur éveillé
Cet éveil du cœur qui précède 
Rend possible l'apparition de la lumière 
Au cœur de la matière vivante.

Alors c'en est fini de l'auto-apitoiement et sa face hideuse
Nos enfants à naître ne connaîtront plus cette errance 
Qui fait confondre la mort avec une fin de non-recevoir
Mourir est le chemin.




Alexander Ermolaev


Des niveaux et des comparaisons

 

Vient ce moment, où ce n’est plus une question de niveau
Celui qui serait le tien, bien plus … que le mien
Tu vois… là, cela peut parler à chacun
Dans chacune des langues existantes.
 
Alors, cette histoire de niveaux
Se révèle être la marque de l’ego
Le penseur qui se sépare
En un observateur qui juge.
 
La plus grande des vanités
Ne parvient pas à cacher
La si grande souffrance de la séparation.


Maya Kokocinski Molero

Alléluia, me voici bien engagée maintenant !

 
Elle me disait que l'empathie cela peut être dangereux, elle me disait trop d'empathie, c'est pas bon ! « Apprenons, apprenons aux enfants à se protéger de cette émotion qui parfois déferle comme un raz de marée ».
C'est qu'elle a vu cela, disait-elle, l'empathie tout emporter sur son passage, la mère vendre sa maison, partir, quitter, marcher sur le chemin, comme une miséreuse, comme une moins que rien, et ça, ça !!!! Oh elle aura dit : « Je suis fière de toi ! » Mais... en vérité aucune fierté, la honte même, et surtout la trouille, oui la trouille que cela soit contagieux ! Te rends-tu compte, tout laisser, tout quitter ! Comme ça pour rien, juste marcher, marcher vers, dans l'inconnu !

Je lui disais que non, ce n'est pas ça, que l'empathie ce n'est pas une émotion, qu'au contraire, cela ouvre un champ qui transcende la dualité où s'opposent le bon et le mauvais, toujours question de trinité, du trois, qui à la fois élève et approfondit ! Parce qu'enfin ! Cette impasse, ce labyrinthe où cela tourne en rond, en conformisme, en répétitions, en mensonges, cela suffit non ?

Non, c'est NON, elle va continuer, éduquer, raisonner, élaborer des techniques, des stratégies, enfin tout ce qu'il faut, pour colmater les brèches, édifier des monuments (aux morts toujours les édifices!), et permettre à ses enfants d'être les meilleurs, gravir les marches, s'installer sur les plus hauts échelons, amen !

Je comprends, je comprends combien, pour elle, je n'ai pas été à la hauteur, et je comprends encore que cela est juste et ne saurait être autrement, chez eux ce n'est pas le lien profond qui les fait ensemble, mais le lien social de la conformité qui rejette tout ce qui n'est pas conforme.
Alléluia, me voici bien engagée maintenant !


Reuven Rubin 

samedi 11 mai 2024

Hiver austral


La cour est vide
Le platane
A perdu ses feuilles
Dans les flaques le jour gris se mire




"Le col de l'ange"

 

Nous mourrons parce qu'en vérité
Nous aspirons à cet effacement
Oubli !
Déjà les couches périphériques
De couche en couche
Jusqu'à l'oubli de soi.

Je dis "Nous"
Mais en vérité je ne fais pas cela
Je n'oublie rien, ni les larmes, ni les rires
Aucune caresse, celle du vent doux printanier
Et la morsure quand la bise fut venue
Je n'oublie rien et travaille sans cesse
A ne nourrir, ni rancœur, ni espoir
Toute l'énergie consacrée à l'ascension
"Du col de l'ange"
Le jeu de yo-yo, monter et descendre
Tomber encore, revenir et recommencer
Non, merci !




William Rothenstein

Et quant à l'essentiel, il est tellement silencieux...


Une chance qu'ils n'aient pas réussi à se mettre d'accord
Tous ces grands doctors des grandes religions monothéistes !
Une chance, je te le dis !
Déjà qu'avec un dieu unique, tout puissant, là-haut dans le ciel
Qui confie sa loi à quelques uns de ses soi-disant érudits, on était mal parti !
Alors imagine s'ils s'étaient, tous les croyants, rangés derrière la même bannière
Foutus, je le dis, nous serions foutus !
Mais les choses sont bien faites, que même au sein d'une même église
De multiples mouvances, voir des oppositions, et des conflits
Chez les chrétiens, les musulmans, les juifs, des dissidents, des extrémistes, etc.

Tu vois, les hommes ne pourront jamais s'accorder autour des croyances
Et quant à l'essentiel, il est tellement silencieux...
Pas de vérité comme un point fixe
Pas de dieu séparé de sa créature, pas de quoi s'opposer
Vivant, l'infini vivant ne peut être saisi
Et bien sûr ne dicte aucune loi. 




vendredi 10 mai 2024

Les apparences


Les eaux des océans se parent de la couleur du ciel
Jusqu’à en paraître sales, et pourtant leur nature n’a pas changé.

Que le ciel vacuité soit présent, ouvert sur l’infinité
Et les vagues se font cristallines, et pourtant rien n’a véritablement changé.
 
Mais dans ce ciel, de la première nuit, gris acier, si intense de froideur métallique
Cela s’ouvre en deux pour que le monde soit.




La racine touche le ciel


Ces vibrations, en moi
Laissent se murmurer
Cette réalité ultime
Paradoxe absolu
Qui est, qu’il n’y a rien de réel
Le rêve ne cesse de naître
Et de mourir.

Rire de la farce et avec sérieux
Faire ce qu'il y a à faire
A la façon de l'eau qui jaillit
Ruisselle les pentes en fleurissement
Avant de retrouver l'océan
Et le ciel infini.




Cette exigence

 

Je ne peux avoir d'exigences
Que pour moi-même
Encore que les exigences ne mènent pas loin !

On ne monnaie pas sa mort.





jeudi 9 mai 2024

L'art de rêver, changement profond

 

Comme ces mots, graines pour les générations à venir
Que nous ne cessons d'écrire les possibles de demain
Alors le passé lui aussi change de couleur.
 
Et si nous sommes suffisamment déterminés
Alors la synchronicité
Celle qui fait au bout du doigt
La fleur en son bouton fleurir.






Et le chien...


Je poursuivais le chien, fugueur comme le précédent, et le Dick d’avant était mort pour avoir mangé dans les marais des boulettes empoisonnées.
Je ne voulais pas qu’il t’arrive même chose.

Tu avais profité de mon départ, pour te sauver
J’ai laissé choir le vélo, et je courrais derrière toi, criant, t'appelant.

Mais déjà tu étais au bout du chemin, comprendre que je ne pourrais jamais te rattraper.
Alors désespérée, tomber à genoux, face contre terre et pleurer, pleurer.

Et puis sentir, un souffle dans mon cou, une langue baveuse
Tu étais revenu, contre toute attente
Tu étais là au-dessus de moi.




mercredi 8 mai 2024

L'ultime image

 

La petite sophrologue du centre d'accompagnement du cancer
M'a demandée quelle image j'avais retenue pour le voyage
Auquel elle m'avait invitée.

Aux confins de tous les mondes
De toutes les images
Cet espace qui n'est pas
Vide en son centre
Vibrant, si vibrant.